Description
L’autorité ne relève ni de l’être ni de l’avoir, elle n’est affaire ni de savoir ni de pouvoir. L’autorité relève de l’auteur d’une parole, elle est l’effet du dire de quelqu’un dont le désir est mobilisateur pour qui le reçoit. Parole qui agit comme une parole Autre, et qui peut enseigner, orienter et transmettre. Faire autorité procède de ce plus qui, décerné à quelqu’un, produit un effet qui sollicite et éveille le désir.
Celui à qui l’on confère une autorité indique une voie, celle du désir et de la Loi. Désir et Loi sont noués en faisant limite au toujours plus de satisfaction, en barrant la jouissance mortifère. Hors ce champ du désir et de la Loi – et force est de constater que nous y sommes – la main invisible des totalitarismes ne peut qu’engendrer ce que La Boétie appelle « la servitude volontaire ». Fut-elle légitimée par le suffrage, l’autorité est aujourd’hui, insupportée. La voici subvertie par le mépris des différences, par le rejet ou le refus de toute hiérarchie, au pâle motif d’une équivalence consensuelle et d’un égalitarisme illusoire. Là sont réunis les germes d’une tyrannie et d’un totalitarisme à l’évidence déjà à l’œuvre…